Investissements en capture de carbone - source de gains pour les pauvres

09 September 2012 | News story

Des dizaines de milliers de personnes à travers le monde accroissent aujourd'hui leur alimentation grâce à un nouveau fonds d'investissement. L'UICN (Union international pour la conservation de la nature) appuie le Fonds Livelihoods, qui permet aux entreprises de compenser leurs empreintes carbone en investissant dans des programmes de restauration écosystémiques produisant des avantages communautaires durables, dont une sécurité alimentaire accrue.

Le Fonds Livelihoods offre à ses investisseurs un rendement sous la forme de titres compensatoires de carbone de haute qualité. Le Fonds stockera 6,1 millions de tonnes équivalents de CO2 au cours des vingt prochaines années, principalement par le biais de trois types de projets : restauration et préservation d'écosystèmes, agroforesterie, et appui aux sources d'énergie rurales.

« ll s'agit d'une collaboration dont les impacts déborderont de projets spécifiques », déclare Carl Gustaf Lundin, directeur du Programme marin et polaire mondial de l'UICN. « Ces projets de conservation et de restauration sur le terrain génèrent des résultats positifs au niveau local, aussi bien pour le bilan carbone que pour la sécurité alimentaire des habitants. Nous nous félicitons donc de pouvoir en appuyer la mise en œuvre ».

Au cours des quatre dernières années, le Fonds Livelihoods, en partenariat avec l'UICN et Ramsar, a mis en œuvre des projets novateurs de séquestration du carbone et a codéveloppé une méthodologie de comptabilité du carbone pour la restauration à grande échelle de mangroves. Cela a donné un coup de fouet aux efforts de restauration en rendant les grands projets plus accessibles et plus faciles à réaliser.

Avec l'appui du Fonds Livelihoods, les habitants de 450 villages au Sénégal ont planté plus de 100 millions de palétuviers en Casamance et au Siné Saloum depuis 2009. Ces plantations ont amélioré la qualité des terres agricoles en réduisant les accumulations de sel dans le sol et en recréant un habitat riche en sources de nourriture, telles que poissons, huîtres et crabes. En Inde, plus de 65 000 personnes vivant dans la vallée d'Araku, dans l'Andhra Pradesh, ont fait progresser leur sécurité alimentaire en plantant des arbres fruitiers sur 6000 hectares de terres.

« Grâce à ce modèle d'investissement novateur, le financement par crédits carbone offre de véritables opportunités et n'est plus une fin en soi, » déclare Bernard Giroud, président de Livelihoods Venture. « Le Fonds Livelihoods aide le secteur privé à atteindre ses cibles de réduction des émissions de carbone tout en assurant un financement pour la restauration d'habitats ayant un rôle important à jouer dans la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire de certaines des populations les plus vulnérables du monde ».

L'expérience qui se dégage des différends projets pilotes du Fonds Livelihoods est précieuse car elle justifie un accroissement des efforts de protection et de restauration des mangroves, qui sont toujours en déclin au niveau mondial. En participant aux Fonds, les investisseurs-partenaires appuient parallèlement le Réseau Livelihoods, association à but non lucratif œuvrant en faveur de communautés pauvres en milieu rural par un partage des connaissances, d’informations et de ressources entre le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les organisations internationales, les gouvernements et les experts.

Les investisseurs actuels du Fonds sont Danone, Crédit Agricole, Schneider Electric, CDC Climat, La Poste, Hermès International et Voyageurs du Monde.